Dans le temps long de l’histoire chinoise, le développement du commerce sur des distances de plus en plus grandes est une tendance lourde. Mais il convient aussi de souligner que l’essor du commerce prend bien d’autres formes. Certains membres de la thématique orienteront leurs recherches sur des composantes souvent négligées de cet essor, comme le secteur des jeux d’argent, celui de la récupération et du recyclage, ou encore le marché de l’immobilier urbain.
Le développement du commerce est une tendance lourde dont l’Etat ne peut se désintéresser. Bien que le laisser-faire ait ses défenseurs, le point de vue dominant est qu’il y a nécessité pour l’Etat de régir le commerce. Cela peut se concrétiser par un contrôle exercé par l’Etat sur les activités des marchands (et notamment une des mesures les plus spectaculaires : le blocage de la circulation des grains par peur des pénuries). L’Etat peut se faire plus directement acteur du commerce, avec la constitution de monopoles ou des systèmes mixtes comme guandu shangban (« les autorités surveillent, les marchands gèrent »). Depuis les années 1990, la Chine a fait du commerce un des instruments d’une politique extérieure vers des zones géographiques.

Mais réciproquement, il faut s’interroger sur la façon dont le renforcement et la rationalisation de l’État se nourrissent de l’essor du commerce. A partir du milieu du XIXe siècle, en particulier, la construction de l’Etat devient indissociable de l’essor d’une fiscalité qui pèse proportionnellement de plus en plus lourdement sur le commerce.

 

Cette thématique portera une attention particulière aux spécificités des sources permettant d’étudier le commerce. Il est notamment envisagé de mettre en place un séminaire permettant un travail collectif sur des sources produites par le commerce (registres de comptabilité, contrat, publicités, etc.)