Axes de recherche | Circulations, appropriations et réseaux en Asie
Thématique 1 - Cartographies des réseaux en Asie Orientale. networks of mapping – mapping by networks
Responsables : Paola Calanca, Vera Dorofeeva-Lichtmann
La thématique Cartographies des réseaux en Asie Orientale est constitué de deux volets complémentaires :
- interactivité entre les traditions cartographiques chinoise, japonaise, coréenne et européenne (networks of mapping)
- dimension dynamique des cartes : les itinéraires asiatiques, interétatiques et à l’intérieur de chaque pays (mapping by networks).
Ces deux aspects de la recherche sur la cartographie asiatique sont encore sous-estimés et méritent ainsi une attention particulière. Les traditions cartographiques sont en effet le plus souvent étudiées pays par pays (cf. projet « History of Cartography » de l’université de Chicago). Ce manque de communication a parfois entraîné des erreurs : des cartes coréennes et japonaises représentant l’Asie Orientale sont enregistrées dans des bibliothèques comme étant des cartes chinoises, alors qu’il s’agissait d’un bel exemple de carte « hybride ».
Le concept d’interaction entre diverses traditions cartographiques au sein d’une seule carte n’est pas nouveau : il a été, par exemple, mis en valeur par Peter Shapinsky (The Polyvocal Portolans, 2006) et s’est largement répandu à la suite de la redécouverte en 2008 de la carte dite de Selden (ca. 1619, Bodleian Library, Oxford) qui a, à son tour, entraîné une certaine effervescence dans le domaine de la cartographie maritime en Asie. L’ensemble de ces travaux a contribué à mettre en lumière la dimension dynamique de ces documents en tant que représentations diachronique et spatiale (séries d’itinéraires et manifestations de l’appropriation d’un territoire par les pouvoirs). Ces toutes dernières années, les instructions nautiques ont aussi attiré l’attention des chercheurs : si elles sont le plus souvent répétitives dans leur description des périples, la comparaison de leur contenu, comme celles des cartes géographiques, renseigne sur les lieux fréquentés (espace maritime connu et balisé) et ainsi sur l’évolution des connaissances géographiques de l’époque, présentent éventuellement des variantes des routes pratiquées, de même qu’ils informent sur les techniques de navigation employées.
Un autre aspect encore négligé concerne la reconstitution des liens qui unissent certaines cartes entre elle et qui pourrait permettre de remonter à leurs auteurs ou du moins à leurs commanditaires. Au travers de leur examen comparatif, il devrait ainsi être possible d’identifier certaines de leur « filiation » et souligner le message perpétué à travers la lecture qu’ils donnent à voir de leur perception de l’espace et du territoire. À partir du 16e siècle, avec l’arrivée des Européens en Asie, les différentes interactions auxquelles les navigateurs et marchands asiatiques, mais également les savants et les membres des élites locales, étaient accoutumés depuis longtemps se sont davantage multipliées et les effets de ces interférences se retrouvent, parmi d’autres domaines, justement dans la cartographie.
Un séminaire portant sur L’Asie maritime : pouvoirs et gens de mer sera par ailleurs inauguré par Paola Calanca et Guillaume Carré à partir de l’année universitaire 2017-2018.
Chine, Corée Japon (CCJ - UMR8173)
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